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Droit pénal et Sciences criminelles

Droit pénal et Sciences criminelles


La castration chimique : que faut-il en penser ?

Publié par Antoine Juillard sur 27 Juillet 2011, 10:39am

Début 2005, était envisagée en France l'utilisation de la castration chimique sur les délinquants et criminels sexuels.

 

Aujourd'hui, elle n'est toujours pas pratiquée.

 

Alors, bonne ou mauvaise chose ?

 

 

1) De quoi parle-t-on au juste

 

La castration chimique n'est pas réellement une castration.

 

Il s'agit d'un mélange d'hormones sensé calmer les pulsions sexuelles.

 

Les effets ne sont absolument pas définitifs.

 

Comment ça fonctionne ?

 

Il s'agit de faire prendre quotidiennement des médicaments à l'intéressé et, chaque mois, de lui faire une piqûre.

 

 

2) Est-elle déjà appliquée dans d'autres pays ?

 

L'Allemagne, le Canada, le Danemark et la Suède utilisent déjà cette technique.

 

 

3) Est-elle efficace ?

 

Si le Docteur Stoléru affirme : "Testés dans plusieurs pays à travers différentes études, des traitements similaires ont permis de réduire le taux de récidive à 0 % après quatre ans, contre environ 16 % sans prise en charge", cette annonce est à prendre avec du recul.

 

Il s'agit là de personnes consentantes à la thérapie.

 

En effet, tous les délinquants sexuels n'ont pas un comportement similaire (et ne sont dons pas tous à mettre "dans le même panier").

 

Faisons simple et considérons qu'il n'existe que 2 cas :

 

1 - L'intéressé est une personne qui a des pulsions et des fantasmes qu'il ne parvient pas à réfréner. Il s'agit donc littéralement d'un malade. Dans ce cas, la castration chimique est efficace, il n'y a rien à redire.

 

2 - L'intéressé fait des actes de violence sexuelle car il a un comportement criminel. Ici, le criminel n'agit pas par pulsion sexuelle mais par volonté d'accomplir un acte violent. Il s'agit donc bien là d'un criminel. Dans ce cas, non seulement le traitement est inefficace mais il devient dangereux pour l'ordre public. Certains cas ont montré que lorsque le "castré" ne pouvait plus assouvir son envie de crime par un acte sexuel, il s'adaptait afin d'obtenir un acte de violence. Dès lors, d'un violeur nous faisons un meurtrier. La situation est donc pire.

 

 

4) En conclusions

 

Comme le prévoit la loi Clément de 2005, le juge ne peut ordonner un tel traitement à un condamné.

 

La castration chimique nécessite un suivi psychologique et médical régulier et n'a réellement d'effet que sur les personnes volontaires puisque ces personnes sont "malades".

 

En outre, en faire une condamnation est absolument ingérable : souvenons-nous que la technique nécessite une prise de médicaments tous les jours. Il parait inconcevable de mettre en place une telle contrainte.

 

Dès lors, la castration chimique n'est pas LA solution à la délinquance sexuelle.

 

Cependant, dans certains cas, elle pourrait permettre à certaines personnes de se réintégrer dans la société en ayant un comportement dit "normal".

 

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A
La castration chimique est l'un des méthodes de derniers recours pour guérir la maladie mental des personnes atteintes par ce désir incontrôlables. Par contre, vous avez dit vrai, c'est la volonté<br /> qui passe avant tout.
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